LUTTER CONTRE L’EXTRÊME PAUVRETÉ

D’après des estimations récentes, 12,7 % de la population mondiale vivait avec 1,90 dollar par jour (ou moins), soit 896 millions de personnes.  En 2012, un peu plus de 77,8 % de la population touchée par l’extrême pauvreté vivaient en Asie du Sud (309 millions) et en Afrique subsaharienne (388,7 millions).

Si la réduction du nombre de personnes très pauvres a été considérable depuis 1981 (elles étaient alors près de 2 milliards), le chemin à parcourir est encore très important. Ce d’autant plus que des nouveaux facteurs de paupérisation sont apparus, en particulier le réchauffement climatique qui entraîne dans beaucoup d’endroits de fortes réductions des pluies annuelles, des baisses des rendements agricoles et une dégradation des sols. Ce processus de désertification s’étend sur de vastes espaces (25% des terres cultivables) qui deviennent, progressivement, impropres à l’agriculture. La destruction des couverts forestiers, l’épuisement des ressources en eau et la pêche impactent aussi directement la capacité des populations les plus fragiles à se nourrir et entraînent des mouvements de population considérables : exode rural en direction des villes, souvent dépassées face à l’afflux de ces populations, qui s’entassent dans les bidonvilles et développement des migrations entre les pays pauvres et vers les pays riches.

Ces éléments, combinés à la croissance démographique tendent à faire repartir à la hausse le nombre de personnes pauvres. Dans ces conditions, la lutte contre l’extrême pauvreté demeure un objectif majeur et concerne aussi bien les pays riches que les pays en développement.

L’activité de Microfinance Solidaire s’inscrit dans le grand mouvement de lutte contre l’extrême pauvreté.

POURQUOI LA MICROFINANCE ?

Activités génératrices de revenus

Les personnes les plus pauvres ne bénéficient pas d’un accès aux services financiers classiques tels que ceux offerts par les banques. On parle donc d’une problématique d’inclusion financière. Ce faisant, une personne pauvre qui veut emprunter un petit montant pour développer une petite activité économique, pour financer les besoins essentiels de sa famille (manger, s’habiller et avoir un lieu pour dormir), doit souvent s’en remettre aux usuriers, des prêteurs informels locaux qui pratiquent des taux d’intérêts très élevés. Une synthèse de 28 études portant sur les taux d’intérêt des crédits informels de 14 pays d’Asie, d’Amérique latine et d’Afrique conclut que 76 % des taux d’intérêt pratiqués par les prêteurs locaux sont supérieurs à 10 % par mois, et parmi ceux-ci, 22 % dépassent les 100 % par mois. Ces prêts conduisent souvent au surendettement (incapacité de rembourser) et empêchent la création de petites activités économiques viables.

Le rôle de la microfinance est de prêter de petites sommes, à taux limités, pour permettre aux hommes et aux femmes qui le souhaitent, de démarrer une activité, et de devenir économiquement autonomes et capables de répondre aux besoins de base de leur famille.

Épargner

De la même manière, il est extrêmement difficile pour une personne pauvre d’épargner de l’argent : les conditions de vie, particulièrement dans les bidonvilles, rendent quasiment impossible de garder un peu d’argent en sécurité. Les institutions de microfinance proposent donc, en plus des prêts, des services d’épargne à leurs clients. Cette possibilité d’épargner est absolument essentielle pour permettre aux ménages pauvres de se constituer une épargne de sécurité pour pouvoir faire face aux imprévus de la vie (maladie, accident, décès, etc.).

microfinance sociale

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La microfinance sociale au sens de l’ONG Entrepreneurs du Monde est une approche de la microfinance qui cherche à maximiser l’impact social pour lutter contre la grande pauvreté.

Pour cela, Entrepreneurs du Monde développe une offre de services socio-économiques (non financiers) adaptés à des familles très défavorisées, en plus des services financiers (prêts et épargne) proprement dits.

Ces services sont les suivants :

  • formations de base à la gestion de l’activité génératrice de revenus,
  • suivi individualisé de l’activité,
  • sensibilisations : droits des personnes, prévention santé, scolarisation et éducation des enfants, etc.,
  • référencement social assuré par des travailleurs sociaux

ACCÈS A L’ÉNERGIE

40% de la population de la planète (soit près de 3 milliards de personnes) dépend encore du bois et du charbon de bois pour ses besoins en énergie, avec des impacts négatifs considérables : déforestation massive, maladies respiratoires liées aux émanations de fumées nocives (l’OMS estime à 4 millions les décès annuels liés à l’inhalation de ces fumées, majoritairement des femmes et des enfants), et coûts élevés pour les familles (les moyens utilisés étant très faiblement efficaces, ils consomment beaucoup de combustible).

Par ailleurs, la plupart des familles pauvres n’ont pas accès à l’électricité : elles utilisent donc des moyens sommaires, comme les lampes à kérosène ou à huile, pour s’éclairer. Cependant, ces lampes éclairent mal et polluent l’atmosphère de foyers. S’éclairer est pourtant une nécessité (ne serait-ce que pour les enfants qui vont à l’école et doivent faire leurs devoirs), particulièrement dans les pays tropicaux où la nuit tombe très tôt toute l’année. Dans ces conditions, il n’est pas étonnant de constater que 25 à 30% du budget des familles pauvres est consacré à l’achat de bois ou de charbon et de kérosène.

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Pour répondre à ces problématiques, Entrepreneurs du Monde développe des réseaux de distribution de produits offrant des solutions propres et économiques d’éclairage et de cuisson : foyers améliorés à bois et charbon, foyers à gaz individuels et professionnels, lampes solaires, kits solaires.

Le moyen de cuisson idéal est le gaz : il est le moins cher et le moins polluant tout en permettant des cuissons rapides, sans avoir besoin d’allumer un feu et d’attendre d’avoir des braises. Il permet de réduire le temps consacré à la cuisson des aliments (ce qui libère du temps pour s’occuper des enfants et pour mener de petites activités économiques) et d’éviter de respirer des fumées nocives.